« L'innovation, c'est faire les choses différemment… Et en matière de santé publique, on ne fera rien sans innovation ! » Ce cri du cœur de Philippe Duneton, directeur exécutif d'Unitaid, donne le ton des échanges passionnants de ce cru 2024 des Rencontres francophones de la Santé. À travers un partage d'expériences très concrètes, les personnalités de premier plan participant à cette 26e édition, ministres, industriels, bailleurs, acteurs de terrain, ont tous montré leur mobilisation pour une innovation globale. Il s'agit d'accompagner les révolutions thérapeutiques et technologiques en repensant le « paradigme obsolète » évoqué par Michel Sidibé, pour une véritable rénovation des écosystèmes de soins.
Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé du Bénin, est en première ligne du combat pour l'accès des populations à une couverture sanitaire universelle. Mais, il le souligne en préambule : « Les questions d'accessibilité financière aux services de soins sont cruciales. Sans cet accès, parler de couverture sanitaire universelle, même si on a les équipements, les infrastructures, les ressources humaines, et même si on installe des systèmes d'assurance qualité des soins… ce n'est qu'un pis-aller ! ».
C'est dans cet objectif que le gouvernement béninois a engagé il y a huit ans une série de réformes et mis en place le RAMU, Régime d'assurance-maladie universelle. Il existait déjà une prise en charge gratuite, notamment pour le paludisme et les accouchements par césarienne, mais pas pour l'ensemble des maladies. « Nous avons donc créé l'Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH), qui comporte un volet assurance-maladie ».
Un retour d'expérience qui fait écho à la redynamisation du système de santé au Gabon. Son ministre de la Santé et des Affaires sociales, Adrien Mougougou, revendique le renforcement de sa gouvernance. « L'expérience de la pandémie de Covid-19 nous a instruits. Dès notre arrivée au pouvoir, le 30 août dernier, nous avons pensé que, sur le plan de la gouvernance, il fallait mettre en place les bases d'une politique nationale de santé ».
Résultat : un Plan national de développement sanitaire, programmé sur 2024 à 2038, divisé en deux périodes quinquennales. Toutes les stratégies (prise en charge des patients, recherche et innovation, formation…) se déclinent selon l'approche « Une seule santé ».
« La Caisse nationale de garantie sociale existe au Gabon depuis une dizaine d'années, mais nous avons mis en place un certain nombre d'améliorations. Elle couvre une partie de la population, notamment les femmes enceintes dès les consultations prénatales, mais aussi les insuffisants rénaux (avec une prise en charge à 100 % des dialyses), certains cancers et un bon nombre d'autres pathologies. Et là, il y a une prise en charge par l'assurance-maladie de 90 % de cette population, avec tout de même un ticket modérateur de 10 % ».
Dans les pharmacies hospitalières, les patients ont désormais droit à une dispensation nominative journalière. Auparavant, lorsqu'ils avaient des prescriptions, les malades hospitalisés devaient s'approvisionner à l'extérieur de l'hôpital, ce qui générait une grosse déperdition en médicaments… À l'hôpital, tout se fait à l'unité. Si un patient souffre d'une hypertension artérielle, on ne lui facture au jour le jour que l'ampoule qui lui est administrée. Jusqu'à sa sortie, où le patient se verra prescrire un traitement par voie orale (Per Os) qu'il ira acheter en officine.
Nous allons ouvrir gratuitement à l’ensemble des personnels de santé l’accès aux formations disponibles sur la plateforme développée par l’OMS.
Ces Rencontres francophones de la Santé sont une occasion précieuse pour présenter les avancées dans la mise en place de l'Académie de l'OMS, un projet centré autour de l'innovation.
• Innovation dans la conception d'une formation centrée sur les compétences.
• Innovation dans l'organisation et la diffusion des formations qui vont s'appuyer sur une plateforme en ligne.
• Innovation dans l'accompagnement des apprenants pour leur permettre de développer de véritables parcours qui vont combiner formations en ligne et sur place, soit à Lyon, qui abrite l'Académie de l'OMS — merci à la France d'avoir mis à la disposition de l'OMS un magnifique bâtiment — mais aussi dans les pays.
Nous allons également développer un cadre de référentiels en ligne pour valider les formations dispensées. C'est un élément important pour assurer la qualité, mais aussi une incitation à se former auprès des agents de santé partout dans le monde. Lire la suite
Les Rencontres francophones de la Santé s'inscrivent dans la stratégie internationale du Leem qui, en tant que grande organisation professionnelle d'un grand pays comme la France, mène effectivement des actions depuis très longtemps dans le champ international, à la fois pour promouvoir le médicament de qualité, pour aider les pays émergents à avancer dans l'élaboration de leur appareil d'évaluation du médicament et aussi pour inscrire notre action dans les stratégies mondiales de santé.
Cette réunion présente un intérêt fondamental pour nous. D'abord pour une raison toute simple : elle se déroule en français. C'est tout le sens de notre partenariat avec l'Organisation internationale de la Francophonie. Il y a beaucoup de ministres dans le monde pour qui le français est la langue maternelle ou la langue officielle, qui sont évidemment plus à l'aise pour échanger dans cette langue véhiculaire qui reste très importante aujourd'hui. Lire la suite
Cette réunion n’est plus une plateforme de rencontres, c’est devenu une institution. Une institution qui nous permet, chaque année, de rebondir sur les questions clés qui nous interpellent au niveau global, mais nous incite aussi à transformer nos approches pour que les États et le secteur privé, les gouvernements, tous ceux qui sont réunis dans cette salle, travaillent ensemble dans une certaine harmonie.
Ce débat va beaucoup plus loin qu'un problème de santé publique. Laurence Peyraut l'a affirmé, c'est un problème d'équité, de redistribution des opportunités qui existent au Nord… mais ne se retrouvent pas au Sud. Nous parlons aussi, qu'on le veuille oui ou non, de questions commerciales, lorsque nous parlons de régulation, et aussi de sécurité sanitaire.
Sur ce continent, pratiquement 99 % des vaccins et 80 à 85 % des médicaments sont importés. Dans la plupart des pays, circulent entre 40 % et 45 % de faux médicaments ou de médicaments contrefaits, responsables chaque année de plus de 400 000 décès. Mais ce qui est tout aussi attristant, c'est que cela alimente un marché noir de plus de 200 milliards de dollars, avec un impact énorme sur les économies des pays d'Afrique. Lire la suite
C’est un grand plaisir de continuer cette collaboration de plus d'un quart de siècle avec le Leem, pour cette Rencontre, quasiment la seule en français, mais aussi vecteur de coopération extrêmement concret. Il y a deux types de multilatéralisme. Il y a celui que l'on voit à la télévision, qui fait l'objet de grands débats — et souvent de crises, d'ailleurs.
Et il y a le multilatéralisme de coopération, porté en santé par les Agences basées à Genève, l'OMS bien sûr, l'Onusida, Gavi, Unitaid, le Fonds mondial... Cette coopération est basée sur la confiance, sur la rencontre entre des femmes et des hommes qui, dès le lendemain de la seconde guerre mondiale et après les indépendances, à travers ce système élargi, se sont attachés à créer des liens très forts qui permettent la construction d'écosystèmes. Lire la suite
C’est la toute première fois que j’ai eu le privilège d’ouvrir ces Rencontres francophones de la Santé, en tant que directrice générale du Leem et au côté d’Henri Monceau, ambassadeur de la Francophonie à Genève. Cette 26ème édition d’un événement qui réunit les plus éminents acteurs des politiques publiques de santé des pays francophones, incarne notre conviction que la santé est un droit fondamental et que l’accès aux soins de qualité doit être garanti à chacun, où qu’il se trouve dans le monde. Un objectif difficile à tenir, tant pour les autorités sanitaires que pour les personnels et les entreprises engagées dans la santé. Notre responsabilité commune est de trouver ensemble des voies de passage.
J’ai toujours défendu avec ferveur la diversité culturelle, géographique… et la place des femmes en entreprise et dans nos sociétés. Nous sommes tous conscients des défis en matière d’inégalités d’accès aux soins devant les menaces sanitaires mondiales. Trouver des solutions durables et efficaces nous oblige à la créativité – d’où le choix du thème retenu cette année. Innover impose d’anticiper, la Covid-19 l’a prouvé. Lire la suite
« 70 % des décès dus au cancer dans le monde le sont aujourd’hui dans les pays en développement. Nous avons une responsabilité à faire en sorte que ce chiffre baisse. » - Édito de Laurence Peyraut, directrice générale du Leem
« On a besoin de cet écosystème, de cette capacité pour les acteurs à, ensemble, avancer. Et c’est ce qui se passe ici, dans cette salle, depuis vingt-six ans ! » - Édito de S.E. Henri Eli Monceau, représentant permanent de l’OIF auprès des Nations-Unies à Genève
« Nous sommes impatients de travailler avec l’OIF et le Leem pour atteindre notre objectif commun d’un monde plus sain, plus sûr et plus juste, pour tous. » - Édito de Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)
« On ne peut plus se contenter de financer les réponses, il faut financer la prévention. On est dans la réaction, il est urgent de passer à l’action ! » - Édito de Michel Sidibé, envoyé spécial de l’Union africaine pour l’Agence Africaine du Médicament (AMA)
« Nous allons ouvrir gratuitement à l’ensemble des personnels de santé l’accès aux formations disponibles sur la plateforme développée par l’OMS. » - Édito de David Atchoarena, directeur exécutif de l’Académie de l’OMS
« Nous ne voulons pas que la prochaine pandémie vienne d’Afrique… parce qu’une épidémie qui n’aura pas été notifiée à temps n’aura pas été prise en charge ! » - Édito de Jean Kaseya, directeur général du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies CDC Afrique
« Les actions du Leem » - Édito de Laurent Gainza, directeur des Affaires publiques et internationales du Leem
« L’innovation, c’est faire les choses différemment… Et en matière de santé publique, on ne fera rien sans innovation ! » - Ce cri du coeur de Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid, donne le ton des échanges passionnants de ce cru 2024 des Rencontres francophones de la Santé. À travers un partage d’expériences très concrètes, les personnalités de premier plan participant à cette 26e édition, ministres, industriels, bailleurs, acteurs de terrain, ont tous montré leur mobilisation pour une innovation globale. Il s’agit d’accompagner les révolutions thérapeutiques et technologiques en repensant le « paradigme obsolète » évoqué par Michel Sidibé, pour une véritable rénovation des écosystèmes de soins.
A lire aussi : Des Rencontres francophones de la Santé sous le signe de l’innovation - Cet article a été reproduit en intégralité avec l'aimable autorisation de Pharmaceutiques
Ces Rencontres francophones de la Santé à Genève sont devenues un événement incontournable, en amont de l'Assemblée mondiale de la santé. Nous avions envie de marquer le coup pour cette 25ème édition et, dans le même temps, nous avions à cœur d'essayer de nous renouveler dans les thématiques soumises au débat et ce en lien, évidemment, avec l'Organisation internationale de la francophonie.
Je pense que, cette année encore, nous avons réussi à susciter des échanges engagés et sincères autour de cette notion d'urgence qui a été le régime sous lequel nous avons vécu ces trois dernières années du fait de la crise de la pandémie de COVID-19 et du rétablissement de la confiance, sans laquelle rien de durable ne se construit.
Cette crise a vu apparaître la montée d'un sentiment de défiance de la part de certaines populations, à l'égard des politiques sanitaires, de la parole scientifique mais aussi autour de la coopération entre public et privé et de notre capacité à affronter ensemble ces défis sanitaires d'ampleur mondiale. C'est pourquoi il nous semblait important de pouvoir mettre cette question au centre du débat.
J'ai notamment été sensible aux témoignages du président de l'Union africaine et du ministre de la Santé de République démocratique du Congo sur ce que ces mouvements de défiance à l'égard des décisions des autorités sanitaires, du corps médical et des vaccins avaient pu susciter en termes de perte de chance pour les populations. Cela démontre qu'au-delà de la “science dure” et c'est un point qui a été soulevé par le Pr Jérôme Salomon il est aussi nécessaire d'investir dans les sciences humaines, afin de mieux comprendre les mécanismes qui forgent les croyances, la confiance, la défiance, l'adhésion et de faire davantage de pédagogie.
Il est crucial aussi de prendre à bras le corps la question des réseaux sociaux, qui sont des outils extrêmement puissants pour susciter l'adhésion ou le rejet des populations à des politiques de santé. Cela représente un enjeu énorme de communication, quasiment en temps réel, à faire au niveau mondial auprès de l'ensemble des soignants, des communautés scientifiques, sur tout ce que l'on peut apprendre de ces pandémies et des meilleurs moyens de les prévenir et de les traiter.
Nous avons eu énormément de témoignages autour de ces sujets, et j'ai trouvé que les responsables institutionnels, les industriels, les ministres qui se sont exprimés l'ont fait avec beaucoup de sincérité.
Et j'ai vraiment le sentiment que cette manifestation que nous organisons avec l'OIF depuis vingt-cinq ans a trouvé sa place dans le paysage, et qu'il est aujourd'hui indispensable d'organiser ces échanges, ces débats entre acteurs publics et acteurs privés, parce que les enjeux de santé sont aujourd'hui tellement stratégiques, et que nous sommes tous une partie de la solution.
Laurent GAINZA
Directeur des Affaires publiques, Leem
Introduction - Agence Africaine du médicament : Accélérer l'accès, réduire la fragmentation par Michel Sidibé, Envoyé spécial de l'Union africaine pour l'Agence africaine du médicament.
Introduction - Union Africaine par Son Excellence M. Azali ASSOUMANI, Président de l'Union africaine. Président de l'Union des Comores.
Sénégal : Engagement de terrain multisectoriel et multidisciplinaire par Dr Marie Khemesse NGOM NDIAYE, Ministre de la Santé et de l'Action sociale du Sénégal.
RDC : Volonté politique, la clé pour tout restructurer par Dr Samuel Roger KAMBA MULANDA, Ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo.
Liban : S'en sortir par le haut par Dr Firas ABIAD, Ministre de la Santé publique du Liban.
OMS : Solidarité mondiale et soutenabilité vers l'équité universelle par Dr Jérôme SALOMON, Sous-directeur général pour la couverture sanitaire universelle et les maladies transmissibles et non transmissibles, Organisation mondiale de la Santé.
Merck KGaA - L'Afrique futur lieu géostratégique de la recherche clinique par Dr Karim BENDHAOU, Président du Directoire Afrique, Merck KGaA.
Roche - Des recherches cliniques équitables par Maturin TCHOUMI, Directeur Afrique, Roche Pharma international.
C'est un réel plaisir de renouer avec les réunions en présentiel. Les efforts internationaux auxquels la Francophonie a activement apporté sa part ont permis de commencer, comme vous le constatez, à inverser la tendance forte de cette crise, ême si, nous le savons tous, la pandémie est encore loin d'être terminée.
C'est ce qui justifie la tenue de cette concertation francophone sur l'hésitation vaccinale et la préparation aux futures pandémies, Rencontre que vous avez rendu possible grâce à votre participation. Permettez-moi d'exprimer au nom de l'OIF toute notre gratitude pour votre disponibilité, malgré votre agenda très chargé. Je tiens également à saluer le dynamisme et le professionnalisme du Leem, ainsi que le partenariat de longue date qui nous lie et qui permet, chaque année, d'offrir un espace de concertation aux acteurs francophones de très haut niveau sur des sujets d'actualité et d'intérêt dans le domaine de la santé publique.
La Francophonie — et, au premier rang, sa Secrétaire générale — s'est engagée aux côtés de l'Organisation Mondiale de la Santé et d'autres partenaires internationaux, dès les premières heures de la pandémie, en faveur d'un accès équitable aux outils de traitement et de prévention de la Covid-19, dont notamment les vaccins.
Cet engagement s'est notamment matérialisé à travers la signature avec l'OMS en 2021 d'un mémorandum d'entente et d'un accord de coopération, l'organisation d'une conversation francophone de très haut niveau sur l'accès équitable aux vaccins anti-Covid-19, mais également par la signature par la Secrétaire générale de la Francophonie d'une tribune conjointe avec le Directeur général de l'OMS et d'autres hauts dignitaires sur cette crise. En outre, la Secrétaire générale a effectué plusieurs déplacements dans l'espace francophone, ainsi que de nombreuses autres actions de plaidoyers politiques et diplomatiques.
C'est donc dire que cette crise nous interpelle, tous. Et l'OIF qui, au départ, n'avait pas un mandat spécifique sur la question de la santé a dû, pour des raisons j'allais dire naturelles, prendre toute sa part dans les efforts diplomatiques et politiques — et même dans des actions de terrain, pour contribuer à sortir de cette situation difficile. Les résultats de cet engagement sont visibles, du moins en ce qui concerne l'approvisionnement global, même si, il faut le reconnaître, des efforts restent encore à faire pour rendre les vaccins disponibles partout, mais aussi pour soutenir les États qui en ont besoin, à surmonter les difficultés structurelles et logistiques relatives au stockage et à l'absorption des vaccins.
Je pense qu'hier soir, dans le cadre d'un échange informel que nous avons eu, ces questions ont été posées de manière franche par les ministres qui étaient autour de la table.
Dans ses nombreux plaidoyers, la Secrétaire générale de la Francophonie a également insisté sur la nécessité de soutenir les stratégies des États où le taux de vaccination est faible, afin de renforcer les campagnes de sensibilisation et de parvenir à convaincre particulièrement les populations qui hésitent, des vertus des vaccins. En effet, alors que le déploiement des vaccins s'est accéléré, grâce notamment au mécanisme COVAX auquel la Francophonie réitère tout son soutien, une nouvelle préoccupation a émergé. Il s'agit de l'hésitation vaccinale, voire du refus vaccinal.
Cette situation empêche l'atteinte des objectifs mondiaux de vaccination dans de nombreux pays, notamment francophones, alors que leur taux de vaccination reste, ici et là, encore extrêmement bas. Les causes de ce phénomène, qui touche ces pays à des degrés divers, sont multiformes et vont de l'inquiétude par rapport à la sécurité et à l'efficacité des vaccins, à la désinformation en passant par la méfiance.
Le principal enjeu est donc de trouver les moyens de rassurer et de convaincre. L'intensification des campagnes d'information et de sensibilisation pourrait être une piste à explorer. Il est donc important de soutenir les efforts déployés dans ce sens.
À cet égard, nous félicitons les actions internationales menées sur ce plan, notamment celles de l'OMS et de l'UNICEF, qui donnent déjà des résultats probants dans les pays retenus. Notre Rencontre aura à s'atteler à explorer les pistes les meilleures qui soient, les plus efficaces pour permettre de relever ces défis. Au-delà de ces échanges, comme l'indique dans son message Monsieur le Directeur général de l'OMS, c'est toute la question de la préparation aux futures pandémies qui devra être évoquée.
Georges NAKSEU
Représentant permanent de l'OIF auprès des Nations-Unies à Genève
Tunisie : Une vaccination à la carte par Dr Ali MRABET Ministre de la Santé de Tunisie
Côte d'Ivoire : Malgré le retard vaccinal, l'Afrique a résisté par Pierre DIMBA Ministre de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle en Côte d'Ivoire
Togo : Le défi de consommer les vaccins dans les délais requis par Pr Moustafa MIJIYAWA Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique
Gavi-COVAX : Un mécanisme innovant pour la solidarité internationale par Dr Richard MIHIGO Directeur du déploiement du vaccin Covid-19, Gavi COVAX
UNICEF : Renforcer la confiance par Dr Angus THOMSON Haut responsable des sciences sociales à l'UNICEF
IHEID : Vers un "traité pandémie" par Pr Michel Professeur à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), ancien Directeur exécutif du Fonds mondial
Sanofi Pasteur: Sortir de l'émotion... par Lamia BADAROUS ZERROUG Directrice des affaires publiques Vaccins, Sanofi Pasteur
https://lagalerie.com/lagalerie/login.do?code=leem2022
Depuis les années 2000, l'émergence de nouveaux agents infectieux au sein des populations humaines (Zika, Ebola, Grippe Aviaire, SRAS, Covid-19…), favorisée notamment par l'accroissement des déplacements et des échanges commerciaux internationaux, provoque de nombreuses crises sanitaires. En un an, la pandémie de COVID 19 a atteint plus de 150 millions de personnes et provoqué plus de 3 millions de décès. Lire la suite
Le contexte sanitaire actuel nous invite à repenser nos mécanismes de riposte face à toutes les pathologies émergentes. Si les progrès en matière de lutte contre les pandémies ont été considérables, les approches verticales (la gestion indépendante de chaque épidémie) doivent être repensées. Cela nécessitera, dans un premier temps, le renforcement des systèmes de santé, de détection et de surveillance à l'échelle régionale ainsi que mondiale, et la mise en oeuvre de solutions visant à renforcer la mise à disposition de traitements de qualité pour tous.
Cette réflexion est d'autant plus importante aujourd'hui, alors que nous constatons que la pandémie de Covid-19 provoque un affaiblissement de la réponse internationale aux autres pandémies. En effet, un récent rapport du Fonds mondial révèle la manière dont le COVID-19 a considérablement perturbé les systèmes de santé et la prise en charge des patients atteints par le VIH, la tuberculose ou le paludisme dans les pays à revenu faible et intermédiaire d'Afrique et d'Asie. Les données recueillies montrent qu'en un an le dépistage du VIH a chuté de 41%, et les diagnostics du paludisme ont chuté de 31%, et la prise en charge des cas de tuberculose a chuté de 59%1.
Au cours de la dernière Assemblée Mondiale de la Santé, en mai 2020, un processus d'évaluation de la réponse internationale à la pandémie de COVID-19 ( Res. A73/Conf.1/Rev1. 18 mai 2020) a été proposé par Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur Général de l'OMS. Un panel indépendant de onze experts a été constitué, dont l'objectif est d'établir un premier bilan de l'action internationale pour prévenir et gérer la pandémie de Covid-19, et proposer des solutions visant à « mieux nous préparer aux futures flambées épidémiques au niveau mondial ».
Par ailleurs, face à l'émergence de maladies infectieuses, l'utilisation des technologies numériques pour la détection et la traçabilité du virus s'est avérée très utile. Nous avons également constaté une mobilisation sans précédent de l'ensemble des acteurs de santé, et la multiplication des partenariats publics/privés pour la recherche et le développement rapide de vaccins et traitements efficaces.
Enfin, la création d'un fonds solidaire permettant l'approvisionnement et la distribution des vaccins (COVAX) est un mécanisme de riposte innovant, intégré dans une stratégie de lutte commune, pilotée par l'OMS. Ce mécanisme pourrait éventuellement servir d'exemple pour la lutte contre de futures épidémies dans le monde. Un autre axe de travail, proposé par l'Ambassadeur de République Centrafricaine à l'OMS consiste en la mise en place d'un examen annuel de l'état de santé et de préparation des pays2.
A travers une démarche prospective, il semble d'ores et déjà possible de faire un état des lieux des solutions novatrices et efficaces qui ont émergé dans la lutte contre la pandémie Covid-19, pour améliorer les mécanismes de ripostes face aux futures pandémies.
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