Une enquête récente menée auprès de médecins généralistes dans neuf pays à revenu faible ou intermédiaire – dont le Maroc – révèle les obstacles persistants à la prescription judicieuse des antibiotiques, en dépit de l’alerte croissante sur la menace mondiale que représente l’antibiorésistance.
Publiée dans la revue PLOS Global Public Health, cette étude met en évidence les pratiques cliniques en matière de prise en charge des infections des voies respiratoires supérieures, ainsi que le rôle des praticiens dans la propagation de la résistance antimicrobienne (RAM).
L’enquête, qui a analysé 1.008 réponses valides, montre que 62,1 % des médecins interrogés considèrent la résistance aux antibiotiques comme un problème majeur dans leur pays. Par ailleurs, 62,8 % estiment que la prescription d’antibiotiques en soins primaires contribue significativement à l’amplification de ce phénomène. Fait préoccupant : bien que 46,4 % reconnaissent l’étiologie virale de la majorité des infections des voies respiratoires supérieures, 40,7 % continuent à penser que les antibiotiques restent utiles pour leur traitement.
L’étude identifie plusieurs facteurs clés favorisant l’émergence et la dissémination de la résistance bactérienne : l’interruption prématurée des traitements par les patients, les prescriptions inadaptées, et le recours fréquent à l’automédication antibiotique. Ces pratiques, souvent ancrées dans le quotidien des soins de santé primaires, compromettent l’efficacité thérapeutique et accélèrent la sélection de souches résistantes.
En matière de formation continue, 94 % des médecins interrogés plaident pour la mise en place de programmes de formation spécialisés sur la prescription raisonnée des antibiotiques. Concernant l’usage des recommandations cliniques, seuls 45 % affirment les consulter régulièrement, tandis que 32 % le font de manière occasionnelle. Toutefois, plusieurs obstacles freinent leur application: l’obsolescence des référentiels disponibles, leur complexité, ainsi que l’absence de directives nationales adaptées aux réalités locales... - Lire cet article
La classification récente de la mucoviscidose en Algérie comme maladie rare témoigne des efforts consentis par les pouvoirs publics ,pour faire bouger les lignes. Mais il reste encore un pas à franchir. Celui vers le traitement.
Celui pour respirer, celui pour vivre normalement. Maladie génétique héréditaire la plus fréquente parmi les maladies rares en Algérie, rappelle le Pr Rachida Boukari, elle affecte plusieurs organes. Mais c’est surtout les atteintes pulmonaire et digestive qui en font toute la gravité. Chez les enfants, elle se traduit par une inflammation chronique, une colonisation bactérienne des petites voies pulmonaires et une fonction respiratoire diminuée. Une série de complications pulmonaires à laquelle est associée une malabsorption digestive, une insuffisance pancréatique et dans certains cas une atteinte hépatique grave. A cette morosité du quotidien, l’avènement d’un nouveau traitement par modulateurs (il s’attaque directement à l’origine de la maladie) est perçu comme une éclaircie, en Algérie. Il offre enfin un réel espoir d’une vie qui va changer pour des centaines d’enfants.
Cet espoir, ce sont les modulateurs de CFTR, une nouvelle classe de médicaments qui ciblent directement la cause génétique de la mucoviscidose. Plutôt que de se contenter de traiter les symptômes, ces traitements corrigent partiellement le défaut de la protéine CFTR, responsable du mauvais transport du chlore à travers les membranes cellulaires, et permettent, à terme, à ces jeunes patients de vivre une vie ordinaire.
Pour les familles algériennes touchées par la maladie, ces avancées offrent un espoir concret pour les enfants atteints de mucoviscidose qui grandissent souvent à l’ombre de la maladie. Malheureusement, à ce jour, ces modulateurs ne sont pas encore enregistrés en Algérie. La classification récente de la mucoviscidose en Algérie comme maladie rare témoigne des efforts consentis par les pouvoirs publics pour faire bouger les lignes. Mais il reste encore un pas à franchir... - Lire cet article
Un document intitulé «Revue de la stratégie nationale de tarification des médicaments» circule abondamment sur les réseaux sociaux. Déjà fragilisés économiquement, les pharmaciens d'officine redoutent de nouvelles baisses de prix qui viendraient, une fois de plus, amputer des revenus déjà sous pression.
Souvenons-nous : en 2013, le décret n° 2-13-852 du 18 décembre 2013, relatif aux conditions et modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés, promettait un triptyque gagnant : prix plus bas, consommation accrue de médicaments et équilibre financier des caisses. Six ans plus tard, la consommation n'a pas bougé ; il a fallu attendre la pandémie de Covid-19 et la généralisation de l'AMO pour voir la consommation de médicaments repartir à la hausse, ce qui inquiète aujourd'hui les gestionnaires des caisses.
Le rapport précité indique qu'il faut comprimer les dépenses, mais reconnaît cependant que les pharmacies marocaines, déjà fragiles, doivent être préservées. Le pays compte une pharmacie pour 2 800 habitants, bien en-deçà de la norme OMS (une pour 5 000). Par ailleurs, 63 % des médicaments les plus coûteux pour la CNSS ne rapportent qu'un forfait dérisoire aux pharmaciens. Dans ces conditions, chaque baisse de prix des tranches T1[1] et T2[2] s'accompagnera inéluctablement d'une diminution des revenus des pharmaciens d'officine.
En réalité, ce ne sont pas les baisses de prix des médicaments que les pharmaciens contestent ; c'est l'érosion inexorable de leur rémunération, faute d'honoraires pour les actes de dispensation, de prévention, de dépistage, de suivi des maladies chroniques ou pour le droit de substitution, etc. L'Europe l'a compris : la Belgique accorde une marge économique de 18,6 %, et le Royaume-Uni, de 4,7 %, mais compense par des honoraires de service. Résultat : les prix restent compétitifs et les pharmacies demeurent un pilier de santé publique... - Lire cet article
Abidjan -Le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie universelle, Pierre N’Gou Dimba, a présidé, le mardi 27 mai 2025 à Abidjan-Cocody, le lancement officiel de Roche Diagnostics Côte d’Ivoire, nouvelle filiale juridique du groupe Roche en Afrique de l’Ouest francophone. Ce, en présence de Johan Descombes, directeur général de Roche Diagnostics, une entreprise pharmaceutique suisse, et l'une des principales entreprises mondiales du secteur.
« Le ministère reste désireux de collaborer avec Roche et d’autres parties prenantes dans l’ensemble de la prestation de soins de santé pour atteindre nos objectifs nationaux en tant que pays, réaliser nos ambitions régionales et répondre aux besoins immédiats de notre système de santé. Nous nous félicitons du lancement de la filiale de Roche Diagnostics ici en Côte d’Ivoire. Cela permettra de rapprocher les opérations et d’assurer la sécurité de l’approvisionnement là où il est nécessaire.
La nouvelle filiale contribuera directement à accélérer la logistique et les délais de livraison, afin de garantir que les interventions diagnostiques critiques soient librement accessibles à un plus grand nombre d’Ivoiriens », a indiqué Pierre N’Gou Dimba.
Il a remercié le groupe Roche pour son soutien et sa collaboration continus.
« Continuons à aller de l’avant avec l’intention de faire en sorte que chaque Ivoirien ait accès à des diagnostics rapides et de haute qualité, où qu’il soit », a souhaité le ministre... - Lire cet article
En Tunisie, le secteur pharmaceutique constitue un pilier majeur de l’économie nationale. Bien qu’il soit confronté à plusieurs défis structurels, il bénéficie d’un écosystème technologique en pleine évolution.
La Presse — L’industrie pharmaceutique en Tunisie ambitionne de consolider sa compétitivité et de renforcer sa présence sur les marchés régionaux et internationaux.
Intervenant lors des assises du Forum du magazine de «L’Économiste maghrébin», Sami Zaoui, Senior Partner chez EY Tunisie, a présenté une analyse approfondie sur les enjeux auxquels ce secteur est confronté, en insistant sur le rôle primordial de l’intelligence artificielle et du capital humain dans le repositionnement stratégique de la filière pharmaceutique tunisienne.
Démarche globale, structurée
Il a indiqué, par ailleurs, que comme toutes les autres industries en Tunisie, le secteur pharmaceutique est confronté à des enjeux majeurs en terme de compétitivité. Ces défis concernent l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur : la recherche, la production et le contrôle qualité. Pour renforcer sa position sur ces différents plans, une démarche globale et structurée d’amélioration continue s’impose. Et cette dynamique repose, avant tout, sur l’exploitation efficiente des données. Pour ce qui est de la première condition, l’entreprise doit disposer de données fiables, précises et bien organisées, sur lesquelles elle peut fonder ses décisions et actions. Une fois cette base de données solidement structurée et intégrée au système d’information, la capacité de traitement devient un facteur décisif. C’est précisément à ce stade que l’intelligence artificielle entre en jeu.
Avant les avancées majeures de l’intelligence artificielle, les capacités d’analyse et de traitement de données restaient limitées, voire modestes. Aujourd’hui, l’IA offre un véritable saut qualitatif, en apportant une puissance de calcul et une capacité d’analyse prédictive qui transforment radicalement la gestion de l’information. Elle permet d’optimiser la prise de décision, de mieux anticiper les besoins et d’accélérer les processus à toutes les étapes, du développement à la commercialisation des produits pharmaceutiques. Dans ce contexte, les partenariats internationaux et les investissements directs étrangers (IDE) jouent un rôle central. Les investisseurs sont en quête de territoires offrant les meilleures conditions de développement. Et l’un des critères déterminants dans leur choix est le niveau des capacités technologiques du pays d’accueil. Parmi ces capacités, figurent en tête les infrastructures de type data centers, mais aussi, et surtout, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les processus industriels et de recherche... - Lire cet article
Un communiqué du Secrétariat national du secteur des pharmaciens ittihadis vient de secouer le champ sanitaire marocain. Rarement un document professionnel aura cristallisé à ce point l’état de fatigue d’un secteur aussi vital, tout en proposant une feuille de route de réformes aussi claire que déterminée. Derrière la technicité des revendications transparaît une revendication fondamentale : redonner au pharmacien sa place légitime dans l’architecture de santé publique et au médicament son rôle de bien commun et non de simple marchandise.
Ce communiqué n’est pas une plainte, c’est une déclaration d’alerte lucide, portée par une profession qui refuse de sombrer dans l’insignifiance. Les pharmaciens ittihadis y exposent les dérives d’un système de régulation des prix des médicaments qu’ils jugent incohérent, opaque, et profondément déséquilibré.
L’analyse proposée est précise, documentée, sans effet de manche. Elle dénonce une marginalisation insidieuse du métier dans les grandes décisions de santé. Les signataires de ce communiqué observent, non sans amertume, que les orientations stratégiques prises par le gouvernement se font trop souvent sans concertation avec les acteurs du terrain. L’un des points les plus amers du document est cette exclusion flagrante des représentants de la profession pharmaceutique des discussions techniques. Une politique de l’ombre, opaque et unilatérale, qui compromet toute chance de réforme durable.
Le Secrétariat met également en lumière l’absurdité d’un système où le pharmacien reste accablé par des charges sociales mal calibrées, des obligations financières disproportionnées et une instabilité réglementaire permanente. Cette situation pèse lourdement sur les jeunes professionnels et affaiblit progressivement l’attractivité du métier.
A travers leur message, les Ittihadis réclament une réforme ambitieuse du cadre social, avec une répartition plus équitable des contributions, notamment dans les régimes de retraite et de sécurité sociale.
Dans une perspective plus large, les signataires du communiqué appellent à un débat sérieux, structuré et ouvert sur les compléments alimentaires, les plantes médicinales, et les produits de santé non conventionnels. Ces substances, largement consommées et promues sur les réseaux sociaux, échappent à toute régulation sérieuse, menaçant aussi bien la sécurité des patients que l’éthique professionnelle. Le Secrétariat réclame une mise à jour du cadre législatif, en particulier en ce qui concerne les dispositifs médicaux, les compléments et les produits de parapharmacie, afin d’harmoniser la pratique nationale avec les exigences de la loi 17-04... - Lire cet article
Alors que le Maroc tente de concilier protection des brevets et accès aux médicaments, des lois obsolètes et des contradictions institutionnelles sapent ses ambitions sanitaires.
Derrière les discours sur l’innovation, un système verrouillé préserve les intérêts des multinationales… au détriment des patients ! Un débat a été organisé récemment à ce sujet par la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), à l’occasion de la 6e édition des Pharma Day.
Il a porté sur l’équilibre entre protection des brevets pharmaceutiques et accès aux médicaments en Afrique, particulièrement au Maroc, révélant des tensions profondes entre impératifs économiques, sanitaires et juridiques.
Lors d’un panel, Dr Othoman Mellouk, responsable du programme de propriété intellectuelle et d’accès aux médicaments, et Mohamed El Saïd, professeur en commerce international et en droit de la propriété intellectuelle, ont exposé les défis posés par le système actuel de propriété intellectuelle (PI), tout en soulignant les opportunités et les pièges des réformes en cours. Analysons leurs arguments, les implications pour le Maroc et les pistes pour concilier innovation et santé publique.
Les flexibilités ADPIC : Un outil sous-utilisé
Dr Mellouk souligne que l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), de l’OMC, tout en instaurant des brevets sur les médicaments, intègre des mécanismes de régulation pour en limiter les abus. Des «garde-fous» qui incluent des critères stricts de brevetabilité — nouveauté, inventivité et application industrielle — ainsi que des procédures d’opposition permettant à des tiers de contester la validité des brevets... - Lire cet article
Le groupe Saidal a entamé la fabrication d’un médicament innovant destiné au traitement de certains types de cancer, commercialisé depuis le début de l’année en cours via la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), a annoncé, jeudi 29 mai à Alger, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri.
La déclaration du ministre est intervenue à l’issue de la cérémonie d’installation d’un groupe de travail conjoint entre le ministère et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), qu’il a coprésidée avec le président du CREA, M. Kamel Moula. Ce groupe de travail vise à lever les ontraintes entravant les investisseurs et à les accompagner dans la concrétisation de leurs projets.
Kouidri a précisé que le Groupe Saidal a réussi à produire localement le « Pembrolizumab Saidal », un médicament particulièrement coûteux sur les marchés mondiaux, ajoutant que 22.000 doses ont déjà été commercialisées via la PCH.
Et d’ajouter que « Saidal » œuvre également au développement de nouveaux médicaments anticancéreux, qui viendront s’ajouter aux 24 médicaments déjà disponibles, soulignant que six nouveaux projets de production de ce type de médicaments seront lancés prochainement, en plus des quatre entreprises déjà actives dans ce domaine... - Lire cet article
Dakar, 28 mai (APS) – L’atteinte du Niveau de maturité 3 (NM3) est le début d’une nouvelle exigence pour le Sénégal, a soutenu mercredi à Dakar, Docteur Alioune Ibnou Diouf, directeur de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), estimant que cette reconnaissance doit être maintenue et renforcée à travers un engagement continu en matière d’amélioration de la qualité.
‘’Comme nous le savons tous, la reconnaissance du NM3 n’est pas une finalité en soi, mais plutôt le début d’une nouvelle exigence. Selon les procédures de l’OMS, cette reconnaissance doit être maintenue et renforcée à travers un engagement continu en matière d’amélioration de la qualité’’, a indiqué le directeur général de l’ARP.
Dr Diouf s’exprimait à l’ouverture de la quatrième réunion de la Coalition des parties intéressées (CIP) de l’OMS pour la mise en œuvre du Plan de développement institutionnel (PDI) de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique pour le maintien du Niveau de maturité 3 (NM3) et l’atteinte de la NM4.
”Nous devons également nous projeter vers un objectif encore plus ambitieux : l’atteinte du Niveau de maturité 4 (NM4), qui représente l’excellence en matière de réglementation pharmaceutique au niveau mondial”, a-t-il ajouté.
La quatrième réunion de coordination du réseau de la Coalition des parties intéressées (CIP), marque, selon lui, ”une étape cruciale dans notre mission collective de renforcer le système de réglementation pharmaceutique au Sénégal’’... - Lire cet article
Un patient venu consulter un médecin dans un centre de santé de base (CSB) à Antananarivo est reparti les mains vides après s’être rendu à la pharmacie de l’établissement avec son ordonnance, hier. « Ces médicaments ne sont pas disponibles ici », lui a répondu un responsable de la pharmacie. Ces structures, censées offrir des soins de proximité et de première intention, se heurtent à une offre restreinte en médicaments. /strong>
« De nombreux médicaments ne figurent pas dans notre stock. En général, nous ne disposons que de médicaments essentiels comme le paracétamol, la vitamine C, le cotrimoxazole, entre autres », explique une source.
Les patients sont alors contraints de se tourner vers les pharmacies privées pour obtenir les traitements prescrits qui ne sont pas disponibles au sein des CSB. En milieu urbain, cela ne pose pas de difficulté majeure, en raison du grand nombre de pharmacies. En revanche, en zone rurale, la situation devient problématique. Certaines communes ne disposent ni de pharmacie, ni même d’un dépôt de médicaments. « Nous sommes obligés d’aller en ville pour acheter les médicaments prescrits par le médecin du village », témoigne un habitant d’une commune située à 20 kilomètres du centre-ville... - Lire cet article
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